Kera Beatz s’impose aujourd’hui comme l’une des figures montantes du beatmaking francophone, entre placements internationaux et identité sonore bien affirmée. Producteur autodidacte, il façonne des instrumentales capables de transformer l’atmosphère d’un morceau en quelques mesures. Rencontre avec un créateur pour qui chaque prod est une histoire, et chaque collaboration une nouvelle zone à explorer.

Portrait d'un producteur de musique avec un pull noir et un chapeau, se tenant debout avec les bras croisés dans un studio.

Peux-tu nous raconter comment tu as découvert le beatmaking, et quel a été ton parcours jusqu’à aujourd’hui pour en faire ton métier ou ta passion centrale ?

J’ai découvert le beatmaking vers 2011-2012 grâce à Lex Luger et la 808 Mafia. Leur son, avec ces grosses brass si reconnaissables, était tellement unique que j’ai tout de suite voulu comprendre comment ils faisaient, et essayer moi-même. Je me suis rapidement rendu compte que ce qui me fascinait le plus, ce n’était pas seulement les artistes, mais la façon dont une instrumentale pouvait changer complètement l’énergie d’un morceau.

Au début, j’ai téléchargé FL Studio 7 juste pour “essayer”, et je m’amusais à reproduire mes instrus préférées à l’oreille, sans aucune base en solfège — juste la passion et la curiosité. C’est comme ça que je suis tombé dedans.

Le vrai déclic a été le placement de « Hit Em Wit It » pour Famous Dex. À ce moment-là, j’ai vraiment compris qu’il y avait moyen de faire quelque chose avec mes créations et d’en vivre. Aujourd’hui, le beatmaking fait partie de mon quotidien. J’ai collaboré avec Gucci Mane, Soulja Boy, Freeze Corleone et d’autres, et ce n’est que le début. Ce que j’aime dans ce métier, c’est qu’il n’a aucune limite : tu peux tout apprendre, tout créer, et chaque prod raconte une histoire, même sans paroles.

Tu as produit pour Gucci Mane, Soulja Boy et bien d’autres. Comment s’est faite la connexion avec ces artistes ?

Au départ, tout s’est fait via les réseaux, surtout Twitter et Instagram. C’est là que les premières connexions se créaient, entre beatmakers et artistes. Mais aujourd’hui, je privilégie vraiment les sessions en studio, directement avec les artistes. C’est là que la magie opère, quand tu captes l’énergie du moment et que tu peux créer du sur-mesure.

Sur quels projets travailles-tu actuellement ? Et quels sont tes objectifs à moyen terme en tant que producteur ?

En ce moment, je suis très focus sur les placements. Il y a d’ailleurs de très belles choses en préparation avec quelques gros noms de la scène française, donc restez connectés.
Mon objectif à moyen terme est clair : ramener quelques certifications à la maison et mettre en lumière les talents de Montpellier à travers mes prods.

Un producteur de musique, vu de dos, concentré sur son ordinateur dans un studio d'enregistrement. Équipements audio visibles, avec des enceintes et un écran derrière lui.

À quoi ressemble ton espace de travail ? Peux-tu nous dire les trois instruments virtuels dont tu ne peux pas te passer, et les trois plugins d’effets que tu utilises le plus ?

Mon setup : un PC gamer bien boosté, une carte son Apollo, des enceintes Focal, et FL Studio évidemment.
3 VST : Kontakt, Zenology, Analog Lab
3 plugins d’effets : FabFilter Pro-Q3, Raum, Fruity Soft Clipper

Y a-t-il des techniques particulières que tu utilises souvent ?

En ce moment, je travaille beaucoup à partir de loops que des beatmakers très talentueux m’envoient. J’aime partir d’une loop et la modifier dans tous les sens pour obtenir un résultat unique.

Comment vois-tu l’évolution de la scène beatmaking ces dernières années ?

La scène a énormément évolué. Elle se professionnalise de plus en plus, et c’est une très bonne chose. Le niveau technique est très élevé maintenant, donc pour se démarquer, tout se joue dans le style, l’identité sonore et le branding. Les beatmakers ont le pouvoir de créer les tendances et d’être de véritables trendsetters.

Est-il aujourd’hui plus simple ou plus difficile de gagner sa vie en tant que beatmaker ?

Je dirais que c’est à la fois plus simple et plus difficile. Plus simple, parce qu’il existe énormément de moyens de monétiser sa musique : beatstores, placements, synchro, réseaux… Tu peux construire une carrière depuis ta chambre, sans label ni manager, juste avec Internet et du travail.

Mais plus difficile aussi, parce que tout le monde peut se lancer. La concurrence est énorme, les prix se sont démocratisés, et il ne suffit plus d’être “bon” techniquement. Il faut se démarquer, savoir se vendre, créer une communauté et être régulier.
Oui, on peut en vivre — mais ça demande autant de compétences business que de compétences musicales. Le talent ne suffit plus, il faut une vraie stratégie.

INSTA : https://www.instagram.com/kerabeatz_

Portrait d'un homme portant un chapeau noir et des lunettes de soleil, affichant un t-shirt noir et plusieurs chaînes autour du cou, avec un fond bleu flou.
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Posted by:blendereditor

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